La Passerelle / Pierre Vurpas et Associés Architectes

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Jul 16, 2023

La Passerelle / Pierre Vurpas et Associés Architectes

+ 11 Description textuelle fournie par les architectes. Un galet de pierre taillé comme un diamant, un parvis minéral qui s'étend pour attirer les passants, une façade de verre comme un ciel en constante évolution, doré

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Description textuelle fournie par les architectes. Un galet de pierre taillé comme un diamant, un parvis minéral qui s'étend pour attirer les passants, une façade de verre comme un ciel en constante évolution, dorée comme le cuivre, des mots du vieux dictionnaire français gravés dans les panneaux de verre, éclairés par des rideaux. de métal tressé : La Passerelle, nouvel espace culturel de Trévoux, s'insère dans l'interstice jouxtant l'hôpital comme une pièce manquante du puzzle créant un mélange parfait entre histoire et architecture contemporaine. La programmation s'inspire du riche patrimoine littéraire et architectural de la ville, créant un lieu d'éducation, de culture et de partage qui rassemble une école de musique, une médiathèque, un CIAP (centre d'architecture et du patrimoine), une ancienne pharmacie, une exposition hall, et une salle polyvalente aménagée en cinéma. Le défi de l'équipe de conception était de réaliser un équipement contemporain, ouvert sur la ville et sur le monde d'aujourd'hui, dans un site exceptionnel. Par une confrontation radicale mais douce, ce projet rend visible aux yeux de tous l'histoire de cette ville située au bord de la Saône.

Se mettre à l'écoute d'un lieu et de son histoire

Pour bien comprendre les subtilités du projet, il faut se pencher sur l'histoire méconnue de Trévoux. La ville, située à 25 kilomètres au nord de Lyon, jouait un rôle important de grenier agricole régional, en raison de sa proximité avec la ville de Lugdunum et la Saône. Ce rôle a amené la ville à se développer en tant que port et poste de péage. Au XVIème siècle, Trévoux était la capitale de la Dombes et comme elle ne faisait pas partie du royaume de France, elle possédait son propre parlement et frappait sa propre monnaie. Territoire indépendant, il accueillit écrivains et penseurs et autorisa la publication d'ouvrages comme le dictionnaire et la revue Trévoux, et devint à ce titre une source d'une grande effervescence intellectuelle au siècle des Lumières. L'un des principaux attraits de la principauté indépendante était son statut de paradis fiscal. En effet, à Trévoux, les orpailleurs, qui produisaient les fils d'or et d'argent utilisés par les soyeux lyonnais, n'avaient pas à payer la taxe sur le tréfilage royal. Cela a donné une impulsion considérable à l’industrie. En 1762, la ville est rattachée à la France et, bien qu'elle perde ses privilèges fiscaux, elle conserve ce patrimoine industriel et continue de produire un outil nécessaire à l'activité : les planches à étirer. Les plaques d'étirage sont des plaques percées de trous d'étirage coniques à travers lesquels le métal est étiré pour former des fils. Au fil du temps, ces tireuses ont été fabriquées avec des matériaux de plus en plus durs : chêne, fer, acier, rubis et saphir. En 1965, un ouvrier de Trévoux parvient à percer le matériau le plus résistant de tous : le diamant. Trévoux devient alors la capitale du diamant. Cette riche histoire se reflète dans un patrimoine urbain et architectural d'une qualité exceptionnelle et prolifique. L'hôpital intégré aux remparts, le parlement et l'église, le château, les petites ruelles médiévales escarpées, la passerelle et son prolongement… Mais le caractère de Trévoux n'a pas seulement été forgé par son histoire, mais doit aussi beaucoup à sa situation géographique. emplacement. Bien que la Saône coule du nord au sud, Trévoux est située sur un large méandre qui forme à la fois une plage exposée au sud et un port naturel. Le site présente un potentiel inhabituel d'un point de vue paysager grâce à sa propre visibilité et ses vues sur le fleuve. La ville est construite à flanc de coteau, au pied du plateau de la Dombes, et épouse la topographie du site, révélant sa puissance.

Un héritage durable

Le projet forme un continuum entre la mise en valeur respectueuse du bâtiment historique et l'utilisation d'un langage contemporain dans la nouvelle installation. D'un point de vue urbanistique, l'objectif est de recréer l'alignement des remparts pour présenter un front continu le long des berges de Saône. La démolition des annexes a permis de mettre en valeur la façade sud de l'hôpital, de réorienter le bâtiment vers le fleuve et de l'ouvrir sur la place du Pont nouvellement créée. La médiathèque occupe l'espace laissé entre l'hôpital et l'hôtel rénové. Au nord, du côté de la ville, la façade est alignée avec l'hôpital en limite de parcelle, devant une petite place pavée. La Ruelle du Cornet, la plus ancienne ruelle de la ville, a été restaurée et l'accès à la petite place rétabli. Les dimensions hors tout correspondent à celles de l'hôpital et le bâtiment communique avec les maisons voisines par leur point le plus élevé. Les toits plats, visibles d'en haut, comme tous les bâtiments de Trévoux, sont recouverts de végétation ou de briques posées sur chant de manière à se fondre dans la couleur des toits de tuiles environnants. En face, le Pavillon des Arts, tel un galet de pierre, réorganise l'espace public. Il encadre la nouvelle place du Pont, guide les piétons grâce à ses murs d'angle et protège la médiathèque des nuisances sonores et visuelles liées à la circulation sur le quai.